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01/15
Chroniques CD du mois Interview: BLUES DE PARIS Livres & Publications
  Portrait: MAGIC SAM  
 


Interview
BLUES DE PARIS


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Blues, boogie, swing, etc. La clarté de la note et la vivacité du rythme donnent des sonorités d’une légèreté de ballerine mais avec un air canaille. Ça pétille et c’est excitant ! François Fournet raconte...

Blues Again : Comment est né Blues de Paris ?
François Fournet : Courant 2004 nous avons commencé à nous rencontrer régulièrement Christian Ponard et moi après avoir décblues: blues de parisouvert notre passion commune pour le blues. Lors de ces ateliers guitare nous avons mis au point une manière de jouer des blues à l'origine chantés et de les transformer en instrumentaux. L'idée de faire un disque s'est imposée peu à peu. Début 2005 j'ai commencé à organiser des séances d'enregistrement dans un petit studio à Antony qui m'avait été recommandé pour son atmosphère très cool et ses prix raisonnables...  A ces séances Simon « shuffle » Boyer tenait la batterie et plusieurs bassistes ont défilé (Sébastien Girardeau, Gilles Chevaucherie et Bernard Brimeur) avant qu'Enzo Mucci s'empare définitivement du poste.
On peut dire que Blues de Paris est né lors de ces premières séances où l'on a pu constater que la formule fonctionnait à merveille. Le nom du groupe a été choisi pour bien indiquer que nous ne jouons pas de Chicago Blues, de Delta Blues ou je ne sais quel blues d'appellation contrôlée... mais un savant mélange à la parisienne !

 


Présentation des musiciens...
Christian Ponard vient du jazz classique. Il joue de la guitare, du cornet, du banjo et il chante d'une belle voix. Il a roulé sa bosse depuis les années 70 quand il a commencé dans le métier.
Simon « shuffle » Boyer, bien connu dans le petit monde du blues, c'est le batteur qu'on s'arrache !  Toujours élégant, souriant, à l'écoute, efficace... le rêve !
Enzo Mucci, contrebassiste « slappeur » réputé dans le milieu du boogie woogie (il a joué avec Memphis Slim entre autres...), c'est aussi un fin guitariste et banjoïste.
Claude Braud, depuis 2013 il s'est intégré naturellement au groupe en apportant la chaude sonorité de son saxo. C'est un vrai bluesman !
François Fournet guitariste leader, j'ai également pas mal roulé ma bosse depuis mes débuts dans les années 60.... Nouvelle Orléans, swing, boogie woogie, pop, rock, etc. Avec le Blues de Paris je reviens à mes premières amours : le blues en toute simplicité.
Gabi Schneider chanteuse... elle ne fait pas, a proprement parlé, partie du groupe mais elle est souvent présente aux concerts et, si on lui demande gentiment, elle chante de vieux blues d'une voix émouvante.

Quels musiciens font l'unanimité entre vous ?
Nous adorons  John Lee Hooker, Freddy King, Big Bill Bronzy, Lightning Hopkins, Ray Charles, Chuck Berry, Bo Diddley…

Pourquoi se contenter de versions instrumentales ?
Le blues instrumental est  passé de mode ces derniers temps et c'est bien dommage...
J'ai la nostalgie des années 50 et 60 où il y avait une production instrumentale très intéressante qui avait beaucoup de succès (Booker T and the MG's, Bill Doggett, Freddy King, Bill Black Combo, King Curtis, The Shadows, The Ventures...)
On joue des formats courts, le format chanson de 3 minutes environ qui vient à l'origine des contraintes techniques du 78 tours. C'est un format idéal car il oblige à être concis. On peut tout dire en 3 minutes. Il y a un grand nombre de chefs-d’œuvre qui existent dans ce format. Faire barbant sur cette durée frise l'exploit... 

blues: blues de paris

Pour toi qui sont les maitres absolus...
J'ai écouté pas mal de bons guitaristes dans ma vie, mais il y en a quatre que je place au-dessus de tous : Django Reinhardt pour son lyrisme inspiré et sa tranquille autorité, Charlie Christian pour son phrasé décalé et son swing dévastateur, Wes Montgomery pour sa musicalité naturelle et l'aisance de sa mise en place et enfin Jimi Hendrix pour avoir mis le feu à sa guitare à une époque où l'on attendait que ça ! En dehors de ces quatre « martiens » j'aime beaucoup Grant Green, Kenny Burrell, Jimmy Raney, John Lee Hooker, Lightning Hopkins, Otis Rush, BB King, Freddy King, Keith Richard, J.J Cale. Tous ces supers musiciens ont nourri mon jeu de guitare.

Quand a eu lieu votre premier concert ?
Notre premier concert a eu lieu au printemps 2006 au restaurant Les Matins Bleus à Boulogne Billancourt. Lors de notre passage au Mont Dore pour le festival Sancy Snow Jazz en février 2007 nous avons cassé la baraque au Petit Paris chez Mimi. Les gens ne voulaient plus nous laisser partir. Marie Christine Dubourg, la présidente du festival était tellement contente que dans la foulée elle a créé un nouveau festival en septembre au Mont Dore autour du blues : le Volcanic Blues Festival qui vient de finir sa 8ème édition. Faire de la scène, surtout dans les festivals permet d'écouter, de découvrir et de rencontrer d'autres musiciens. C'est très enrichissant. Au Mont Dore j'ai pu découvrir et apprécier entre autres : Julien Brunetaud, Matthieu Fromont (Bo Weavil), Anthony Stelmaszack, Thibaut Chopin, Stan Noubard Pacha ...

Combien de CDs à votre actif ?
Il y a d'abord eu le disque Blues de Paris enregistré en direct lors de 5 séances au studio « Tout pour la Musique » àblues: blues de paris Antony par François  Daniel entre février 2005 et février 2006. Sur les 14 titres de l'album il y a 6 compositions originales et 7 adaptations de morceaux de John Lee Hooker, Big Bill Broonzy, Ray Charles, Freddy King et un traditionnel arrangé ‘Mama Don't’. 
En 2012 est paru Move It ! 14 titres dont 10 originaux. Ce disque a été enregistré en deux après-midis toujours à Antony. C'est essentiellement instrumental mais le band est rejoint par Gabi Schneider qui vient chanter de belle manière trois classiques ‘Barrelhouse Blues’, ‘Just Because’ et ‘Blues Oh Blues’. Pour sa part Christian interprète ‘You Gotta Move’ et ‘Sliding Boogie’. Ce CD a été primé au Hot Club de France dans la catégorie « meilleure petite formation ».  

 


Des projets, des hobbies, des rêves …
Faire de beaux concerts c'est pas le plus beau des projets ?
Mon hobby préféré c'est de me balader au hasard dans Paris, nez en l'air et cigarillo, en éternel badaud … On a passé l'âge de rêver, la réalité est passionnante, je dirai même que la réalité dépasse l'affliction …
Au fait, pour ceux que ça intéresserait, je joue sur la « Slim Jim » une Guild T100 de 1960.

Premier blues ou rock qui t'a marqué ?
Je me revoie encore comme si c'était hier grimper l'escalier qui menait à la chambre de mon copain dans un pavillon voisin à Châtillon en ce printemps de  1958, j'avais 10 ans, sur un Teppaz tournait un 45 tours et j'entendais pour la première fois Elvis chanter ‘Heartbreak Hotel’. Je reçu ce jour-là un véritable électrochoc, j'en ai encore des frissons !

Dernier coups de cœur musicaux ?  
Stan Noubard Pacha qui habite à 300 mètres de chez moi est longtemps resté un inconnu pour moi jusqu'au jour où je l'ai entendu au Méridien prendre un chorus sur un blues lent derrière Vincent Bucher. Il m'a foutu le frisson le bougre ! Je suis devenu un fan et on a même fait un disque instrumental ensemble pour qu'enfin son talent soit en première ligne.
Avec Julien Brunetaud que j'avais entendu à la Huchette où j'avais pu apprécier son swing intense, son feeling profond et son drive ravageur on s'est croisé au Volcanic Blues Festival en 2010. La programmation avait prévu un duo avec lui et moi, ce fut un plaisir intense de jouer avec ce garçon. Le swingomètre a été bloqué dans le rouge pendant une heure. C'est un grand !

Pour le band, quel serait le rêve le plus fou ?
Comme j'ai dit plus haut les rêves c'est plus trop mon truc... Rester ensemble et jouer régulièrement en groovant avec un chouette son devant une assemblée de bons danseurs ça serait déjà le panard... Si en plus on fait des disques qui mettent la banane à tout le monde, ça serait le paradis ! C'est pas trop compliqué comme rêve.

Gilles Blampain - décembre 2014

http://www.bluesdeparis.fr.ou/

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